JUILLET 2014
Je n'ai
rien ajouté à cette page depuis sa création. Les grèves actuelles des
intermittents du spectacle m'en donnent l'occasion.
J'ai
déjà écrit sur ce sujet dans d'autres pages (voir socio-politique, la liberté
subventionnée) Que veux-je prouver par ce texte ?
Que des
lois sociales exigées par des syndicats pour protéger les artistes ont , avant
tout, supprimé des débouchés et fait se multiplier les subventions.
MAIS OU
SONT LES FÊTES D'ANTAN ?
Entre 1953 et 1988, j'ai
organisé, programmé et animé des milliers de spectacles et d'animations
diverses. De quoi s'agissait'il ?
Au début de Kermesses de
paroisses et de Comité des fêtes ruraux, puis vinrent ceux organisés par des
partis politiques, des Foires-expositions, des Quinzaines commerciales, des
grandes surfaces. La grande majorité se déroulait en plein air et l'hiver nous
avions les Arbres de Noël et les soirées "cabaret". Le tout était
assuré par des "intermittents du
spectacle", qui ne portaient
pas encore ce nom et qui gagnaient bien leur vie.
Pour la bonne
compréhension de ce qui suit il faut ajouter que ces artistes et techniciens
étaient pour la plupart des provinciaux. Sur une centaine d'adhérents le groupe
que je dirigeais ne comptait que 3 ou 4 parisiens.
KERMESSES et FÊTES RURALES
C'est avec cette
clientèle que j'ai appris mon métier et que j'ai commencé. Rien que sur
Poitiers il y avait 4 fêtes paroissiales au mois de Mai qui attiraient chacune
des centaines de spectateurs. Très rapidement il a fallut que je m'adjoigne d'autres
artistes et animateurs car je ne pouvais répondre à toutes les demandes qui
venaient de tout le département et des limitrophes.
Quels étaient les buts de
ces fêtes ?
Pour les paroisses,
convivialité et finance. En général il y avait dans la journée des stands divers ( jeux , loteries, bars,
etc) avec une animation sonore qui exigeait donc la présence d'un sonorisateur
et ( au moins) d'un animateur. On y ajoutait parfois diverses attractions.
Suivaient un diner en commun et enfin le spectacle de clôture
Les prix d'entrée étaient
raisonnables afin d'attirer un maximum de participants. Les bénéfices allaient
dans la caisse de la paroisse. J'en connais même qui ont largement servi à
bâtir de nouvelles Eglises.
Pour les Comités des
Fêtes: animer leurs villages une fois par an par une grande fête. Selon le
programme proposé et la publicité faite le public pouvait compter de 300 à
10.000 personnes
Pour les organisateurs
pas de complications sur le plan administratif, aucune autorisation à demander
et tout se passait très bien. La fête avait lieu dans le champ d'un agriculteur
ou dans une propriété privée mise gratuitement à disposition.
De Mai à septembre les
artistes de mon groupe travaillaient très bien. Les organisateurs n'avaient
aucune charge à payer pour eux car ils n'étaient assujettis à la Sécurité
Sociale que s'ils cotisaient eux-même et ils s'en trouvaient très bien.
Des syndicats composés
presque uniquement d'artistes parisiens fréquentant avant tout les cabarets de
la capitale ( certains pouvaient se produire dans 4 ou 5 établissements
différent chaque nuit) firent voter une loi inventant les Vignettes SS
obligatoires pour tous les artistes. A cette époque notre principale clientèle
( qui s'étendait alors sur la moitié de la France) était les Comités des Fêtes,
dirigés par des bénévoles ( en général des petits commerçants) qui du jour au
lendemain furent obligés de passer du temps en demandes d'autorisation,
déplacements à l'URSSAF et, bien sûr, complications administratives. Résultat:
en 2 ans 50 % de ces fêtes disparurent. Nos
artistes avaient gagné leur protection sociale mais… ils n'avaient plus de travail et
parallèlement des agences et entreprises
de spectacles de province firent faillite
POLITIQUE ET COMMERCE
A partir de cette époque,
ayant perdu une grande partie de nos clients, nous nous dirigeâmes, vers les
Fêtes politiques ( P.C. à Nevers, Montluçon, Nantes, La Roche sur Yon, Tours
etc.., UDF à Caen etc…), Les Foires expositions (Niort, Angers, Tours,Orléans,
Moulins etc…), les dizaines commerciales et les animations de grandes surfaces
à travers toute la France. Nous avions ainsi du travail pour nos "intermittents"
car partout , y compris dans les Hypers, il fallait sonorisation, éclairages et
attractions visuelles diverses. Ce fut également la période ou nous avons fait
engager les plus importantes vedettes de la chanson du moment.
Grâce (???) aux syndicats
une caisse de chômage pour les artistes fut créée ce qui me valut une belle
engueulade avec un de mes artistes parisiens, animateur, fantaisiste,
chansonnier il travaillait en moyenne15 jours complets par mois et très bien
payé (il gagnait en 15 jours ce qu'un ouvrier du bâtiment gagnait en 5 ou 6
mois). Le reste du temps, il pointait au chomage et ainsi complétait ses fins
de mois. Il me disait:" J'y ai droit!!!". J'ai essayé de lui
expliquer le sens du mot "devoir", mais il n'a pas compris. Pour ma
part, travaillant irrégulièrement j'aurais pu agir de la même façon mais je n'aurais
plus osé me regarder dans un miroir.
Avec l'accumulation des
lois en faveur (???) des artistes, les nôtres furent de plus en plus protégés
et eurent de moins en moins de travail. Dégouté, en 1988 je pris ma retraite,
gardant pour m'occuper tout ce qui était du pur bénévolat.
Et depuis , ça se passe
comment ?
Il y a eu la fameuse loi
pour les "intermittents du spectacle", mais il n'y a plus de kermesses,
fêtes de villages avec des artistes professionnels, les grandes surfaces ne
font plus d'animations, les foires-expos ne prennent plus de grands spectacles,
les animations commerciales disparaissent tout comme les Arbres de Noël.
Mais, me direz-vous il y
a de nombreuses fêtes l'été à travers toute la France et la plupart sont
gratuites ! D'accord, mais payées par les Conseils régionaux et généraux,
c'est-à-dire par NOS IMPÔTS !
De plus ces spectacles
sont , en général, composés par le récital d'une vedette. Ils n'ont plus de
"premières parties" permettant de faire travailler d'autres artistes
(visuels, chanteurs ou humoristes débutants
etc )
Pour conclure, je me pose des questions et suis incapable d'y répondre ?
Est-ce mieux d'avoir des artistes et techniciens très assistés, mais
manquant de travail ?
Est-ce normal que des gens aillent voir des spectacles
gratuitement car payés par les impôts de ceux qui n'y vont pas ?
Enfin est-ce mieux puisque les associations ne font plus de spectacles qui
leur rapportent, de les faire vivre par des subventions grâce, une fois de plus,
à nos impôts ?
Il y a environ 6 mois un
de mes anciens artistes a repris contact avec moi. A 70 ans il essaye
d'améliorer sa retraite en trouvant des
cachetons minables dans des séries et des films. Il m'a simplement dit: "Qu'est-ce
qu'on travaillait bien avant toutes leurs conneries ! Je plains les jeunes qui
veulent se lancer dans le métier aujourd'hui"
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35 ANS DE SPECTACLES
Pourquoi j'écris sur ce
sujet alors qu'il y a maintenant 26 ans que j'ai pris ma retraite
d'Animateur-humoriste- organisateur de spectacles et, en même temps secrétaire général d'une
Association d'Artistes pros et semi-pros ?
Parce que, rares sont
ceux qui se souviennent de ce que j'ai fait, surtout les moins de quarante ans.
Parce que les jeunes
actuels , y compris ceux de ma famille, ne savent pas quel était exactement mon
travail et de toutes façons ne pourraient pas comparer avec ce qui se fait
actuellement car ce métier a évolué (???) à vitesse grand V.
Quand j'ai débuté, dans
les années 50, nous étions LIBRES:
Libres pour n'importe qui
de se produire sur scène, les talentueux continuaient, les autres disparaissaient
Libres d'être assujettis
ou non à la protection sociale
Libres pour n'importe
quelle Association d'organiser des fêtes et spectacles sans demander la moindre
autorisation. (On avertissait la Mairie par politesse)
Dans ce qui suit je ne
vous parlerais pas des nombreuses vedettes (parmi les plus grandes de cette
période) qui se sont jointes à nous. On ne parlait pas de "stars",
terme qui était réservé à une vingtaine de personnalités artistiques à travers
le monde et qui étaient "inaprochables" comme…des étoiles.
Je ne parlerais pas non
plus de moi en tant qu'artiste ou le moins possible, mis à part un article de
presse , il date de 1960 et parle de mes débuts alors que
j'étais à la fois représentant d'un institut de beauté et… artiste de variétés.
La plupart de mes artistes étaient des "semi-professionnels", comme
moi, à ne pas confondre avec des amateurs qui, eux, sont purement bénévoles.
Je suis devenu vraiment professionnel en 1965 avec la création de
l'A.A.C.O. mais en réalité j'ai pratiqué ce métier pendant 35 ans .
La plupart des artistes
essayent de continuer leur métier jusqu'à leur mort. Moi, j'ai abandonné à 61
ans, pourquoi ?
Parce que se sont créées
des tas de complexités administratives qui m'em… et, il faut bien l'avouer
parce que, arrivaient sur le marché des jeunes animateurs qui cassaient les
prix , se présentaient n'importe comment , animation en tee-shirt et
blues-jeans alors que lorsque j'animais une ville dix jours je changeais 10
fois de costumes et enfin avec un humour placé nettement en-dessous de la
ceinture qui plaisait au bon peuple mais qui n'était pas du tout dans mon style
qui privilégiais l'esprit à la vulgarité.
J'arrête donc de parler
de moi en tant qu'artiste après la page suivante
ON DEMARRE
Celà a commencé comme le
dit cet article, je n'étais jamais monté sur une scène, sauf à l'école ou, à
l'âge de 10 ans, on m'avait fait jouer la femme de l'ogre dans "l'aventure du
petit poucet" !!! Par contre, féru de spectacles
et habitant Paris pendant 5 ans, j'avais vu à peu près tous les
spectacles de Music-hall de Bobino, l'ABC, l'Olympia et autres salles.
A la suite de cette
animation, des demandes sont venues, j'ai donné suite et devant leur afflux de
plus en plus important j'ai contacté d'autres artistes, ainsi est née la
"Cie Jack HENRY", transformée en 1965 en Association Artistique du
Centre et de l'Ouest (A.A.C.O.)
Nous avons démarré avec ,
comme clientèle, les nombreuses kermesses organisées par les paroisses du
Poitou, puis vinrent les comités de fêtes et cela s'étendit très vite aux
départements limitrophes et de plus en plus loin ( de l'Allier au Finistère).
Mais je reprends dès le début:
St PAUL
Un groupe de mon quartier
s'était formé en vue de la construction d'une nouvelle Eglise. Je fus dès le
début embarqué dans ce projet. A la suite de cette première expérience on me
demanda chaque année d'animer le spectacle de la "Fête des Fleurs",
nom donné à cette kermesse qui se déroulait le deuxième week-end de Mai. J'en
ai animé 18 et là c'était du pur bénévolat .
J'ai également fait venir des artistes pour ces spectacles dont je
profitais pour en auditionner chaque année de nouveaux, en ne leur payant que
leurs frais de déplacement. D'excellents spectacles qui ne coutaient pas chers,
sauf à moi, car réservant cette date pour St Paul , je refusais d'autres
contrats grassement payés.
En parallèle, le
Président du quartier me demanda de prendre la direction d'une troupe de
Théâtre qui se formait et je l'ai dirigée pendant 55 ans et mise en scène
environ 50 ans.
Une morale en ce qui
concerne le bénévolat: si vous faites ça pour vous distraire c'est parfait!
Si vous le faites par
dévouement n'attendez rien en contrepartie, même pas un Merci !
Des PETITS SPECTACLES
Au début, donc j'ai
travaillé seul, j'animais une kermesse dans la journée et le soir je tenais la
scène seul pendant une heure et puis j'ai recruté d'autres artistes. Tous nos
week-ends étaient pris de Mai à fin Aout et, en hiver au mois de Décembre et
début Janvier avec des spectacles pour enfants dits " Arbres de Noël"
( une année j'en ai programmé plus de 200)
Enfin pour pallier à
l'absence de travail aux mois de Février ou Mars, nous avons monté un petit
spectacle pas cher appelé "La revue du rire" avec 5 artistes plus un
pianiste qui nous accompagnait avec un des premiers orgues électroniques de l'époque,
le philicorda. (???) Que j'avais acheté chez
Philips avec une forte remise et dont je me suis séparé au bout de deux ans,
les vrais musiciens savent pourquoi !!!
Le MUSIC-HALL
Très rapidement on me
demanda des spectacles plus importants et ce fut le règne de ce genre de
spectacle, composé d'un animateur ( nous étions 5), un orchestre
d'accompagnement, de deux ou trois numéros visuels et d'un chanteur (euse), qui
était appelé la "vedette américaine", pour finir la première partie, avec en seconde partie soit une vedette très
connue, soit un autre numéro et un des chanteurs de l'AACO. Venaient avec nous
un technicien sono et un éclairagiste ; le matériel d'éclairage m'appartenait (
6 projecteurs 1.000 W, 1 Poursuite et une dizaine de spots 250w)
Nous jouions normalement devant 500 à 1.000 Spectateurs et
quand nous avions un grand nom en vedette nous avons dépassé les 10.000
AUTRES FORMULES
J'ai pris contact avec un
organisateur de galas de CATCH, spectacles
qui avaient de très gros succès à l'époque avec des noms tel que
"l'Ange blanc" ou "les Teddy Boys" . J'en organisais
quelques-uns mais je ne fus pas long à mélanger les genres avec des spectacles
intitulés "CATCH-MUSIC-HALL" qui firent beaucoup de monde.
Je fis également
connaissance d'une troupe de Ballets appelée: "BALLETS UKRAINIENS DES
COSAQUES ZAPOROGUES". Réfugiés et enfants de réfugiés d'Europe de l'Est,
ils habitaient Montargis et avaient monté cette troupe d'une quarantaine de
personnes (danseurs et musiciens). La première fois que je les ai vus j'ai été
estomaqué par leur talent et leur gentillesse. Ils se sont inscrits à l'AACO et
je leur ai donné de nombreux spectacles soit seuls soit dans une
formule:"FOLKORE-MUSIC-HALL" qui attirait la foule. Une année je leur
arrangeais une Tournée d'été sur la côte d'Azur – une dizaine de spectacles en
15 Jours dont ils doivent se souvenir encore.
A.G.
Chaque année, nous
réunissions notre Assemblée générale quand un jour nous eûmes l'idée d'en faire
un moyen publicitaire. Je proposais à divers
clients de leur donner un super spectacle de Music-hall gratuitement, mais ils
devaient nourrir (dont un vrai banquet de qualité) et loger pendant 2 jours au
moins une cinquantaine de personnes. Les premiers à accepter furent les
commerçants de Bergerac. Résultat 3 animateurs, 2 Orchestres, une vingtaine de
numéros différents ( équilibriste, jongleurs, illusionnistes , fakir, clowns, chanteurs, chanteuses, imitateurs,
humoristes etc…). Les organisateurs décidèrent d'intituler ça:
LE PLUS
GRAND MUSIC-HALL DU MONDE
Ce titre nous l'avons
gardé jusqu'à la fin de l'AACO et je ne l'ai retrouvé qu'avec Patrick
SEBASTIEN, le "music-hall" étant transformé en "cabaret" .
Ce fut un triomphe dans une salle pleine à craquer. Au bout de 4 heures de
spectacle les spectateurs en redemandaient. Le lendemain nous faisions notre
Assemblée générale dans une salle réservée à cet effet et enfin le fameux
banquet qui fut parfait
Chaque année nous avons
recommencé, chaque année ce fut triomphal. A Segré (49) les organisateurs
avaient loués un chapiteau (2.200 places) et ils ont du refuser du monde et puis
il y eut Vitre (35), Montluçon (03),
Ligugé (86), le Loroux-Bottereau, près Nantes (44), Thouars (79) et quelques
autres dont les noms ne me reviennent plus. Partout les salles étaient combles
sauf à …Thouars
Anecdote: Notre AG avait lieu en hiver
(février en général) car c'était une
période sans travail , hors cette année là il
neigeait et faisait très froid.
La salle de théâtre deThouars avait
du
mal à se remplir et nous étions inquiets pour nos
artistes, venant de toute la
France. Nous commençons le spectacle en l'absence d'un
numéro qui devait finir
la première partie:
l'homme Orchestre Rémi BRICKA qui est arrivé une
demi-heure
avant son passage, il avait eu un accident de voiture et son
matériel en avait
pris un cou.
Les artistes inoccupés ont déchargé sa voiture (
très endommagée)
, lui ont aidé à rafistoler son matériel avec du
fil de fer et au moment pile
ou je l'annonçais il était prêt, entrait et
faisait un vrai triomphe
0n dit souvent que les artistes sont des individualistes! C'est vrai ! Mais dans un cas comme celui-ci,
c'est "tous pour un "!
Nous avons vécu du Music-hall
pendant 35 ans, mais il n'y eut pas que ça!
INTERVILLES ???
Ce jeu télévisé animé par
Guy LUX et Léon ZITRONE, débuta en 1962 et eut un succès considérable. L'idée
me vint de l'imiter sur un plan local.
Un souci, Guy LUX avait déposé le titre et, sous peine de procès, nous
empêchait de l'utiliser. Nous avons donc affiché:
FESTIVAL
CHOC REGIONAL
(style
Intervilles)
Un travail fou sur le
plan de l'organisation, mais un succès énorme pour les fêtes d'été en plein air.
Nous en avons animé des dizaines.
J'exigeais des
organisateurs un terrain de football avec un podium monté sur un côté, Je leur
faisais choisir 9 jeux parmi une quinzaine et je leur communiquais un plan du
terrain tel qu'il devait être aménagé.
Nous arrivions dés le matin pour superviser les derniers détails.
Plan d'aménagement du
terrain, fait à la main etenvoyé à chaque
organisateur
Quelques jeux: Gymkana automobile humoristique,
Course d'âne, les cochons,
les lanceurs d'œufs, les polochons sur piscine ( je leur faisais
monter une
piscine provisoire , faite avec des bottes de pailles et une grande
bâche) , le
tir à la corde, le parcourt glissant ( sur des planches enduites
de savon noir
et qui traversait la piscine il fallait transporter
des seaux d'eau et les
stocker dans une grande cuve), la bascule, le football siamois, les
scooters-ballons etc etc
En matinée nous étions 2
animateurs ( de parti pris), Un Orchestre de 4 musiciens, chargé d'assurer un
fond sonore entre les jeux et un arbitre, en général mon beau-frère Jean-Marie
Le spectacle durait
environ 2 h 30
En soirée je montais un
spectacle de Music-hall sur le podium avec divers artistes et " la Grande
finale en Chansons des jeux intervilles". Cette finale animée grâce à
notre Orchestre pouvait faire basculer tous les résultats de la matinée et
donnait lieu à des empoignades épiques.
Anecdote: un personnage à plaindre, l'arbitre. A la fin des épreuves de la
matinée il était pris à partie, en général par l'équipe perdante, mais parfois
les deux s'y mettaient et il se retrouvait, tout habillé dans la piscine.
Jean DENY, qui fut
aussitôt après la guerre et jusque dans les années 50 une importante vedette de
la chanson avait créé l'AACO avec moi et un jour il fut contacté par Mr POIROT
, dit de FONTENAY, pour représenter son comité dans toute la région. Jean
accepta et ce fut une nouvelle aventure.
A l'époque – années 55-65
- le Comité Miss France n'était pas connu, sauf dans la presse en fin d'année
quand il élisait sa Miss France, mais en réalité il y avait 3 Miss France élues
par 3 Comités différents et chaque année les journaux titraient " La
guerre des MISS" Aucune élection n'était retransmise à la télé.
Notre rôle était de faire
connaître le Comité "de Fontenay" dans tout le centre-ouest de la France.
Nous ne fûmes pas longs à proposer diverses soirée:
- Music-hall avec Elections de Miss
- Nuits de l'Elégance avec Soirées
dansantes et Election
-Galas d'élégance avec défilé de
mannequins et Election
Nous avons inauguré notre
première formule , à notre compte, en organisant une tournée au mois d'Aout, en
Loire-Atlantique et Vendée. Des Mairies et aussi des casinos, nous
fournissaient des salles et un piano, nous collions nous-mêmes nos affiches.
Pour leur publicité des commerçants locaux prêtaient robes et maillots de bain.
Nous faisions les entrées nous-mêmes, la
somme étant à diviser entre les artistes composant le spectacle, nous étions 6
dont un excellent musicien.
Au cours de la soirée il
nous fallait trouver dans la salle des jeunes filles comme candidates. au titre
de Miss locale. J'étais l'animateur, c'était mon rôle. J'allais carrément les
chercher dans la salle. Croyez-moi il fallait beaucoup de patience et d'humour
pour arriver à faire venir les premières jusque sur la scène et ensuite pour
les garder quand on leur annonçait qu'elles allaient s'exhiber en maillots de
bain, mais là ce n'était plus mon rôle mais celui de ma femme et de Mme Jean
Deny qui s'activaient en coulisse.
Nous avons eu des publics
et des succès divers, mais nous avons élu une douzaine de Miss qui par la suite
pouvaient se présenter à une finale régionale. Jean DENY terminait le spectacle
avec son tour de chant
Anecdote: C'était au casino de "la Bernerie
en Retz" La salle de
spectacle était comble d'un public très varié dont
beaucoup de jeunes. Comme
d'habitude pour finir la soirée
Jean fait son Tour de
chant. Il commence sa
dernière chanson qui s'intitulait " La samba fantastique", salue
une
fois puis revient et revient encore car le public lui faisait un
triomphe. Mais
c'était terminé …quand le directeur du casino
vient en coulisse et lui dit
" Mr Jean Deny, chantez-en une autre ou…achetez-moi le casino,
car ils
vont tout
casser!" . Jean est revenu et à repris sa dernière chanson
car il n'y en avait pas d'autres de répétées avec son pianiste. Le public est
parti satisfait et le directeur aussi .
LES NUITS DE L'ELEGANCE
Combien en avons-nous fait? Je ne sais pas. Des quantités!
Partout c'était le succès, presque partout on refusait du public. Il s'agissait
d'un bal animé par un très bon Orchestre au cours duquel des commerçants locaux
présentaient leurs collections de vêtements, bijoux, maillots, sous-vêtements
et robes de mariées sur des mannequins qui s'appelaient Miss France et ses
dauphines. Jean Deny et moi-même en étions les animateurs, nos épouses, en
coulisses se chargeaient de diriger les ultra-rapides changements de tenues et
quand, par hasard, il y avait un petit retard, je me chargeais de "boucher
le trou"
Il m'est impossible de me souvenir de toutes les villes
où nous sommes passés, mais certaines me reviennent en mémoire, grâce à des
souvenirs précis: St Maixent (79) ou nous avons recommencé 4 ans de suite comme
à St Pierre des corps (37) ou on devait élire la "Marianne", le mot
miss était supprimé car le gala était organisé par le P.C.F., Montmorillon (86)
ou Jean Deny envoya son poing dans la figure d'un journaliste de France-Dimanche
qui importunait nos Miss, St Jean d'Angely ou Mr de Fontenay rembourrait le
soutien gorge de Miss France car, selon lui, elle n'avait pas assez de poitrine. Cholet (49) ou il manquait des billets
d'entrée tellement il y avait foule etc etc
GALAS D'ELEGANCE
Là c'était purement commercial. Devant l'afflux de
demandes et pour payer moins cher, j'avais engagé 6 mannequins ( 4 Filles et 2
Hommes) et nous allions faire des défilés partout où on en demandait, assisté
d'un sonorisateur de talent qui savait souligner le défilé par des musiques
appropriées et mon éclairagiste. Mon rôle était de mettre marchandise et
mannequins en valeur et bien sur d'éviter par mon répertoire qu'il y ait le
moindre arrêt dans le spectacle.
LA FIN (pour nous) du C.M.F
Notre accord avec le Comité Miss France a duré une
quinzaine d'année et il était devenu archi connu dans toute la région. C'est
alors que Mr Poirot de Fontenay a rompu les ponts avec nous, jugeant que nous
ne lui étions plus utiles et que l'argent que nous gagnions aurait été mieux
dans sa poche
Dire que nous n'avons pas été vexés serait un euphémisme.
Nous nous sommes vengés en travaillant avec un autre Comité qui lui était de
Marseille et en organisant aux arênes de Poitiers:
L'ELECTION de MISS FRANCE 1973
Une agence de spectacles amie avait proposé ça au
Groupement des commerçants de Poitiers et, comme nous étions plus spécialisés,
ils nous avaient demandé de monter cet énorme spectacle.
L'école des beaux-arts de Poitiers décora les arènes (
une pure merveille) Il y avait un Orchestre de danse et un autre de Jazz, 2
animateurs: Jean Deny et moi-même, Les membres du Comité de Marseille au grand
complet avec 38 candidates qui, pendant 3 jours furent véhiculées dans Poitiers
grâce au Concessionnaire Ford. Il y eut diverses réceptions dont une à la
Mairie de Poitiers.
Centre-presse , journal local s'était emparé de l'affaire
un mois avant la date, organisant un jeu, "le tiercé de la beauté"
avec les photos de toutes les miss. L' usine Leclanché offrait une lampe électrique
à chaque spectateur . Il y eu 2.500 entrées. A l'époque c'était vraiment un
record pour une telle manifestation!!!
Ne croyez pas que l'organisation fut facile: un mois
avant le spectacle les de Fontenay vinrent à Poitiers en demandant une réunion
avec le président des commerçants, la presse et nous. J'enregistrais la
conversation sur un magnétophone, ce fut des menaces envers nous, les
commerçants et même la presse, des éclats de voix de la part des de Fontenay
tandis que nous gardions un calme imperturbable
Le
jour même du spectacle une voix anonyme annonce qu'une
bombe avait été déposée aux arènes.
Visite de la police, des pompiers etc.. il
n'y avait rien! Signe de la connerie de l'auteur de cette annonce qui a
téléphoné dans l'après-midi, s'il l'avait
fait à 21 heures on aurait été obligé
d'évacuer 2.500 personnes et tout aurait été foutu
!
La presse nationale s'empara de l'affaire comparant les 2
Miss France ( les de Fontenay avaient élu la leur quelques jours avant nous).
Philippe BOUVARD reçu les deux Comités et les deux miss, dans une émission sur
la 1° chaine de l'ORTF. Ce fut homérique !!!
ANIMATIONS COMMERCIALES
Il fallait toujours trouver de nouveaux débouchés pour
les artistes de l'A.A.C.O.
LES VILLES
J'avais assisté à
Poitiers, à l'animation de Quinzaines commerciales mais je trouvais que c'était
trop "marchand" et pas assez artistique. Un jour je proposais à une
petite ville de Charente de venir lui animer sa "quinzaine" Ils
avaient entendu parler de moi et acceptèrent. J'inaugurais une animation basée
avant tout sur les "jeux" et l' "l'humour" Je faisais de la
pub pour les commerces, bien sûr, mais sur un ton inhabituel et j'inaugurai des jeux musicaux et quelques
uns un peu plus intellectuels. Ce fut un succès et je fus reconduit pour
l'année suivante.
Je montais alors une véritable organisation pour ce genre
d'animation: Notre sonorisateur arrivait plusieurs jours d'avance et montait
son matériel dans toute la ville. Un de nos animateur ( moi ou un autre),
arrivait alors et créait l'ambiance sur toute la ville. En général, ça durait
une semaine, dix jours ou 15 Jours. Un débouché intéressant pour nos animateurs,
mais aussi pour d'autres artistes, puisque j'essayais de placer des clowns ou
autres artistes de cirque le jour ou les enfants n'avait pas d'école et parfois
je faisais la clôture avec un spectacle. Il n'était pas rare qu'un animateur
soit demandé plusieurs années de suite
Anecdote: Au cours de l'animation d'une petite ville (Beaufort-en-Vallée 49)
j'avais fait engagé notre hypnotiseur: Eddy Mars. Il s'imagina de demander un
volontaire. Il
endormit celui-ci
à dix heures du matin et l'allongea dans la
vitrine d'un marchand de vêtements. Il allait le surveiller de
temps en temps
pour voir si tout allait bien. Ce n'est
qu'à 16 heures
qu'il le réveilla. Comme
j'annonçais cet évènement plusieurs fois dans la
journée le magasin ne
désemplit pas et la vitrine était devenue la
curiosité de la région.
Certains
même s'inquiétaient pour son état de santé.
Quand au patient lui, il fut très
étonné d'avoir été endormi sur un podium et
de se réveiller dans une vitrine 6
heures
après. Ne me
dites pas que c'était un "compère". Il était bien
connu dans la ville mais pas du tout de notre artiste
LES FOIRES-EXPOSITIONS
Encore un débouché que j'ai voulu expérimenter. Une année
j'ai programmé des spectacles à celle de Poitiers mais pour des raisons
d'éthique ( je me suis toujours refusé les pratiques, à mon sens, immorales)
j'ai refusé de recommencer.
Un jour je suis contacté par la Foire de NIORT, mais ce
qu'ils voulaient c'était la programmation de leurs soirées avec Vedettes. Ce
n'était pas vraiment mon rôle et je leur dit que ce n'était possible que s'ils
prenaient une première partie avec des artistes de l'A.A.C.O. Ils acceptèrent
et pendant 20 ans je leur ai fourni 4 à 5 spectacles par an qui firent en
moyenne de 5 à 7.000 Spectateurs par soirée et chaque année parmi ces
spectacles à succès, l'élection de Miss Niort.
Anecdote: Ce soir-là, à la Foire de
Niort, il pleuvait. J'avais programmé
Gérard LENORMAN qui, en arrivant me dit: "Dans le contrat il est
noté
qu'en cas de pluie, une salle doit
être réservée". Je
lui répond: "
Il n'y a pas de salles contenant plus de 5.000 personnes à
Niort". Il
ajoute:" Mais avec ce temps-là on n'aura pas un chat !!!"
Comme la
scène était couverte, il se résigna à
s'installer quand même et il
chanta, à son grand étonnement, devant 7.000 spectateurs.
Je lui ai dit Merci,
car je connais d'autres
vedettes qui auraient refusé de chanter.
Vint ensuite la Foire d'ANGERS. Je fus reçu au cours
d'une réunion de Comité où l'on me posa des tas de questions et je revins chez
moi, sans réponse. Quelques jours plus tard je reçu un courrier me demandant
d'envoyer mon contrat, mes conditions étant acceptées (elles n'étaient pas
modestes). Quand je suis arrivé sur cette foire, la veille de l'ouverture,
j'étais dans mes "petits souliers" car j'avais appris que, chaque
année ils avaient pris un nouvel animateur qui ne les avait pas convaincus. J'y
suis resté 10 ans de suite. Ils voulaient bien en prendre d'autres de
l'A.A.C.O. mais il fallait que je sois là, si bien que nous avons animé cette
foire à 2 pendant plusieurs années. Je suis arrivé en plus à placer de nos
artistes. J'affirme, sans fausse modestie, que j'ai créé dans cette
manifestation une ambiance assez extraordinaire. Je dois dire que les
organisateurs savaient le reconnaître car nous n'étions pas traités en salariés
mais en personnalités
Autres Foires animées dont je me souviens: Orléans(45) , Moulins (O3)avec une animation style médiéva , Avallon (89), Maiches (25) et
quelques autres que nous animions plusieurs années de suite
Anecdote: Pour la foire d'Angers j'habitais pendant 10 jours dans un
superbe petit Hôtel hors du Centre ville, il s'appelait l'Auberge d'Eventard ,
il était le meilleur restaurant de la région, je leur ai piqué de superbes
recettes. A midi je mangeais sur la Foire qui ne s'interrompais pas.
J'apportais de quoi me restaurer dans un stand de vins de Bourgogne. Je
fournissais le dessert , des fraises et
eux le vin pour les arroser . J'en garde un souvenir attendri …et gourmand !
LES HYPERS et
SUPERMARCHES
Là, nous avons apporté
une petite révolution. J'avais eu l'occasion d'assister à diverses animations
dans des Hypermarchés. A longueur de
Journée on entendait annoncer des produits et des prix et j'avais l'impression
que les clients s'en foutaient totalement et même s'ils restaient assez
longtemps que ça les ennuyait. En parlant avec plusieurs des animateurs de
l'AACO, je décidais de tenter une formule plus attrayante et lançais une
publicité auprès de ces établissements.
La formule était la
suivante:
- On resonorisait
temporairement entièrement le magasin
- On venait au moins avec
deux animateurs et un technicien du son
- On essayait en plus d'y
inclure des attractions et même un spectacle
Au départ j'ai été très
étonné d'être contacté par une grande surface d'Angers mais qui voulait
simplement un spectacle en nocturne sur son parking. Nous lui fîmes un gala avec
Alain BARRIERE et un autre - l'année suivante avec Michel SARDOU ( à ses
débuts) et, bien sûr à chaque fois avec une première partie de nos artistes.
Les entrées étant gratuites il y avait des milliers de spectateurs.
La première véritable
animation sur 15 jours nous fut demandée par l'Hypermarché "Rallye" à
Poitiers. La discussion fut difficile car selon le directeur nous étions trop
chers mais je réussissais à le convaincre quand même et c'est avec 3 animateurs et un
Technicien que nous sommes arrivés.
Notre idée était avant tout de distraire les clients, les annonces commerciales
étaient faites avec esprit et quand un d'entre nous avait fini son animation
dans un rayon un autre reprenait ailleurs et on voyait les visiteurs courir
d'un bout à l'autre du magasin. Nous faisions des jeux en chansons et il
n'était pas rare que j'interpelle un dame
dans un rayon et à ma demande
elle chantait dans mon micro sous des applaudissements fournis
Au début le directeur m'avait
demandé ce que nous allions faire, je lui ai simplement dit: "laissez nous
agir 2 jours et le troisième on fait un breefing et si vous nous dites que ça
ne vous plait pas on fera ce que vous voudrez". Le troisième jour on ne le
voit pas et le soir je vais dans son bureau et je lui dis: "On vous
attendu mais…." Il me répond:" Continuez je pense que ça va"
A la fin de notre contrat
gros étonnement de notre part, car les directeurs d'hyper sont connus pour être
plutôt radins, or il nous reçoit avec des bouteilles de champagne, nos chèques
étaient prèts. Je lui dis:" Alors on est trop cher ?" Il me répond:
" non, nous avons fait 80 % de chiffre de plus que l'an dernier à la même
date" et il ajoute: " C'est la première fois que je vois mes clients
danser la danse des canards au milieu du magasin!!!" Les clients s'étaient
bien amusés et dans l'euphorie…ils achetaient
Quelques années après
nous avons fait une énorme animation pour cette même enseigne avec des
animateurs plus une dizaine d'attractions, nous animions en même temps les
magasins Rallye de Poitiers, Niort et les Sables d'Olonne avec les mêmes
artistes
Avec cette formule nous
avons animé un certain nombre d'Hyper et par la suite de Jardineries et de
magasins de Bricolage dans tout le centre-ouest de la France Nous avons fait
aussi un certain nombre de magasins moins importants mais en général avec la
sonorisation locale (pas toujours excellente)
Ces débouchés n'existent
pour ainsi dire plus aujourd'hui. C'est dommage, nous avons démontré que l'artistique
et le commercial n'étaient absolument pas antinomiques, mais que l'un pouvait
avantageusement aider l'autre.
CONCLUSION
Voilà ce que fut ma
carrière pendant 35 ans. J'avoue, sans modestie, que j'en suis assez fier car je
travaillais avec plaisir et j'ai fait gagner leur vie à beaucoup d'artistes
dont certains m'en sont encore reconnaissants 26 ans plus tard, dont d'autres
m'ont complètement oublié.
Faire ce que j'ai fait
vous tente ? N'essayez pas, vous êtes voués à l'échec, non pas parce que je
suis plus fort ou plus intelligent que vous, mais parce que la LIBERTE que nous
avions alors n'existe plus. De nouvelles législations, de nouvelles normes font
croire aux artistes qu'ils sont mieux protégés, EN REALITE ILS SONT MOINS
LIBRES! Mais ce sont eux et leurs syndicats qui ont choisi cet état de fait.
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J.H
HISTOIRES
DE SPECTACLES
COSNES D'ALLIER (03)
Nous avons eu de 1972 à
1980: Rika Zarai, Line et Willy, Mike Brandt, les 3 Ménestrels, Frédéric
François, Georgette Plana, C.Jérome, Dave , Carlos, Yves Lecoq, Jo Dassin,
Martin Circus, Michèle Torr, Annie Cordy
En 1974, le 19 Juin, il y avait dans un parc, en plein soleil plus de
10.000 personnes pour les 3 Ménestrels et Frédéric François. Notre animateur, Christian Robert,
leur propose de s'asseoir dans l'herbe et en quelques minutes tous les spectateurs
s'asseoient … Sauf 1. On lui demande
de faire comme tout le mode, Impossible ! Il est resté seul, debout au milieu
d'une foule assise , pendant 3 Heures ! Plusieurs artistes en ont profité pour
le mettre (gentiment) en boite, rien à faire !
MONTLUCON (03)
Pour les
ACPG de l'Allier nous avons eu: Rika Zarai, Annie Cordy,Georgette Plana, Yves
Lecoq, C Jérome, Jo Dassin , Marie Myriam, Carlos dans 8 Villes différentes du
département de 1974 à 1980. Partout de très gros succès
En 1975, nous avions Annie CORDY qui, la veille était déjà avec nous dans
la Manche. Elle m'avait dit: "Tu sais Jack demain j' arriverais au denier
moment pour chanter, mais ne t'inquiète pas et…je ne m'inquiète pas non plus
parce que je sais qu'avec toi tout est toujours impeccablement prêt!!!"
Croyez-moi ça m'avait fait plaisir
BUXIERES LES MINES (03),
petite ville de l'Allier ou nous avions Jacques BODOIN (illustre chansonnier )
et son pianiste. Cette histoire m'a été racontée par un membre du Comité des
fêtes ,l 'année suivante:
Jacques et son pianiste, aussitôt fini leur spectacle ont filé en voiture
sans se changer ( ils devaient être en spectacle à Paris le soir et n'avaient
pas le temps de signer les habituels autographes.) Ils s'arrêtent un peu plus
loin dans un champ, derrière un buisson, pour quitter leurs costumes de scène
et Jacques en a profité pour payer son pianiste, mais il y avait un témoin qui
raconte:
" Ce sont deux pédés, je les ai vus, en slip, remettre leurs pantalons
et en plus y en a un qui a donné de l'argent à l'autre." (sic)
ANGOULÊME (16)
A la Foire-Exposition nous avons eu Carlos, C. Jérome, Line et Willy, Yves Lecoq
Carlos était un garçon charmant, mais ce jour-là en première partie,
j'avais programmé "Les Trois de l'Harmonica" qui, comme d'habitude
faisaient un énorme succès et, dans sa loge Carlos entendait le public hurler.
Il me demande de venir le voir
et me dit: "Ils en ont encore pour longtemps ?" Je lui réponds:
"Ils n'ont plus que deux morceaux à jouer, mais , vue l'ambiance , ils
vont avoir plusieurs rappels" ce qui fut le cas. Carlos était inquiet de
ce succès et il avait raison car il lui fallut 4 ou 5 Chansons pour reprendre
le public à son avantage
C. Jerome, quoique en plein succès, n'avait pas la grosse tête, il était et
reste, malgré sa disparition, l'une de mes vedettes préférée. Gros ennui, il
était toujours poursuivi par de nombreuses ados dont il était le
"dieu". Ce jour-là, l'une d'entre elle était venue de La Rochelle
pour le rencontrer et si possible…conclure ! Claude ( c'est le prénom de C
.Jérome) qui la connaissait déjà me dit:" Sois gentil , reste avec elle,
je te dis au revoir tout de suite car dès la fin, je me barre !". Il fait
une heure de Tour de chant, un vrai triomphe, chante sa dernière chanson,
revient saluer et l'Orchestre continue à jouer comme s'il allait encore revenir
. Quand les musiciens se sont arrêtés, Claude était déjà au Novotel où il avait
retenu une chambre. La fille me dit: " je vais rejoindre Claude !!. Je lui
réponds: "mais il est déjà loin, il doit rentrer à Paris". Elle me
regarde interrogative et s'en va …en pleurant.
COGNAC (16)
avec Line
et Willy et Annie Cordy et les 3 Ménestrels
Avec
les 3 Ménestrels,
nous avons fêté le 250 ème anniversaire du Cognac
Rémy Martin, banquet-
spectacle -bal offert , par la direction à tout son personnel.
Dans un Chai. Nous avions fourni Spectacle et Orchestre et nous avons
profité du repas (langouste, foie gras etc…) J'ai
demandé si je pouvais gouter un cognac de
l'origine, il y en avait il était merveilleux ! J'ai
demandé si je pouvais en
acheter une bouteille , on m'a dit oui, mais quand j'ai su le
prix…J'ai dit non! Le prix de la bouteille dépassait de
loin ce que je gagnais ce soir-là.
MONTMOREAU (16)
Nous avions en vedette un
groupe très connu les Martins Circus et nous espérions une salle comble, mais
voilà c'était le 10 Juin 1978 , Coupe du monde de Football, la France jouait
contre la Hongrie et l'Argentine contre l'Italie. Il y eu peu de monde dans la
salle, ils étaient tous devant la télé
RENNES (35)
La maison
de la culture avait une troupe professionnelle qui s'appelait la "
Comédie
de l'Ouest". L'un des comédiens me téléphone pour
me demander si je
pouvais fournir une troupe pour une série d'Arbres de Noël.
On a traité pour 10 représentations en 9 Jours. Pour nous
c'était le bonheur. On a
continué les deux années suivantes. Bien, mais rien de
drôle me direz-vous? Si,
la suite:
Un jour la Comédie de l'Ouest vient jouer au théâtre de Poitiers une pièce
hautement intellectuelle "Arturo Ui" traitant du nazisme. Après le
spectacle , on se retrouve au bistrot et il me demande:
- Comment as-tu trouver çà ?
- Vous jouez magnifiquement mais je me suis fait chier pendant 2 heures
- Eh bien nous aussi !!
- Mais alors pourquoi ?
- Parce que on reçoit de grosses subventions du ministère pour jouer ce
genre de pièce, alors, tu comprends ?
Le BLANC (36),
J'ai animé et programmé
leur Foire-exposition pendant 10 ans avec Jacqueline Dulac, Tino Rossi, J. Cl.
Annoux, Georgette Plana, Jacques Bodoin, Les Parisiennes, Line et Willy, Roger
Pierre et Jean-Marc Thibault, David Alexandre Winter ( le papa d'Ophélie), les
3 Ménestrels et bien sûr des plateaux de mes artistes et, chaque année une
élection de Miss
J. Dulac était dans le même spectacle que Tino Rossi ( foule énorme!), elle
était à côté de moi pendant le tour de chant de ce dernier et elle me glisse à
l'oreille: "lui c'est peut-être un artiste, mais c'est surtout un monument
historique" !
C'est au cours d'un de ces spectacles que j'ai eu une surprise agréable. Au
cours de mon "tour" j'avais raconté une histoire qui marchait très
fort: "les waters dans le canal" Roger Pierre, qui était alors avec
Jean Marc Thibault des vedettes internationales, vient me voir et me demande:
" Est-ce que vous pourriez m'autoriser à dire cette histoire ?" J'en connais beaucoup, dans le métier, qui me
l'aurait piquée tout simplement. Un mois après il la racontait à sa manière
dans une émission de télévision. Je l'ai rencontré, des années plus tard dans
un restaurant d'autoroute et il se souvenait très bien de cette soirée et…
d'autres qu'on avait faites ensemble
VIERZON (18)
A Vierzon nous avons
eu Jacques Bodoin, les Parisienne , Jo Dassin
Animant
le spectacle, je présente le numéro des Barrinis et
redescend en coulisse où tout le monde était entrain de
déc... avec Jo Dassin qui était un garçon charmant
et plein d'esprit. Je me mêle à eux et, au bout d'un
certain temps, je vois à côté de nous les Barrinis
entrain de se rhabiller. Je leur dis: "Mais qu'est-ce que vous faites
là ?" " Eh! il y a aumoins cinq minutes qu'on a fini !". Je
bondis sur scène pour présenter la suite et pendant tout
ce temps notre orchestre, en vrai pro, avait continué à
jouer pour occuper le public. C'est l'une des rares fois dans ma vie
où j'ai raté une entrée pris par la formidable
ambiance des coulisses.
NIORT (79)
Dans
cette Foire-exposition importante, j'ai programmé une
cinquantaine de vedettes différentes en 20 ans avec une moyenne
de 5 à 7.000 spectateurs
Des
duettistes trè célèbres à l'époque
présentaient leur tour de chant.. J'étais sur le
côté de la scène, entouré d'agents de police
en uniforme ( Il y avait toujours un service d'ordre important ) . A un
certain moment l'un des agents se tourne vers moi et me demande:"Je
suis con ou...elle chante faux ?" je lui ai répondu:"Vous
n'êtes pas con !"
Je n'ai pas nommé ces duettistes et je ne mets pas leur photo par gentilesse. Elle chante encore, lui est mort.
Si
parmi d'anciens artistes de l'AACO qui lisent ce texte, il y en a qui
se rappellent d'autres anecdotes, signalez-les moi; je pourrai les
ajouter
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janvier 2018
HUMORISTE EN 2017
Au cours de cette année, je me suis efforcé de
regarder les émissions faisant la part belle aux humoristes ( Festival de
Montreux, Vivement dimanche prochain etc…). Pourquoi ?
Parce que
j’ai pratiqué ce métier pendant 35 ans – à l’époque, 1953-1988, on nous
appelait ‘’ fantaisistes’’ – et son évolution m’intéresse.
A cette
époque nous faisions rire ( personnellement je voulais une réaction du public
toutes less 15 ou 20 secondes) avec comme sujets : les noirs, les chinois,
les juifs, les homosexuels, les allemands ‘ (aussitôt après la guerre), les
politiques, les belles-mères, les ivrognes et quelques autres. Par contre personne
ne touchait au sexe ou à la religion et les mots grossiers étaient
difficilement admis.
On se
souvient encore de Fernand Raynaud ou Raymond Devos et de leurs excellents
textes pour lesquels je suis toujours admiratif.
Aujourd’hui
si vous parlez des quatre premiers
sujets vous êtes traités de raciste. Par contre tous les humoristes ( ?)
font une large part au sexe et très souvent de façon graveleuse. J’ai vu
dernièrement un femme humoriste dire, en parlant d’un de ses
proches : ‘’ Il me casse les
couilles ‘’, gestes à l’appui et… le bon public de s’esclaffer !
Je me
souviens d’un de mes collègues, qui continue à travailler, présentant son
numéro habituel (excellent) et ne suscitant que quelques rires. Il change de
sujet et se lance dans une histoire de c… Rires, applaudissements, gros succès
et il dit au public :’’ Je vois ! Il faut que ce soit
au-dessous de la ceinture pour que ça vous plaise vraiment’’. Certains humoristes actuels en ont
fait une habitude et ne parlent que de ça ( ou presque )
C’est, à mon
goût un peu trop facile ! Une évolution à l’envers qui tire le public vers
le bas.
Et pourtant
la langue française est riche en figures de style ( périphrases, métonymie etc…) et il est facile
de faire rire ou sourire par des jeux de mots ( calembours , contrepétries ) et des accents régionaux très
divers , mais évidemment il est plus facile de flatter l’instinct
phallique des foules.
Pour
terminer et afin que vous voyez les différences de l’humour selon les
générations, voici une très courte histoire que je racontais dans les années 60
et où l’on m’a reproché de parler de sexe et de religion.
C’est un jeune couple ( hétéro, aujourd’hui il faut préciser)
qui danse tendrement enlacé et la jeune fille, très croyante, fait une prière
et dit :’’ Oh Marie qui avez conçu sans pécher, faites que ce soir je
puisse pécher sans concevoir’’
A l’époque
c’était vachement osé !