Le T.P.P.
Théatre
Populaire
Pictave
C’est
en 1955 que Jack HENRY, Jean ROY et Charles GUYARD se réunirent
pour créer une troupe de Théâtre qui prit comme
nom : ”Les
TOURNEES JEUNE AMBIANCE”. 10 ans plus tard le
nom changeait et le T.P.P. était créé.
En 2005
cette troupe fêtait son cinquantième anniversaire, avec
toujours les trois mêmes, respectivement metteur en scène, chef
décorateur et comédien.
Une
aventure rare qui a vu passé plus de 400 personnes (comédiens,
techniciens, machinistes, habilleuses, maquilleuses...) en 50 ans,
et actuellement riche de 40 adhérents, tous BÉNÉVOLES.
Pourquoi
une telle longévité ?
-
Dès les débuts, Jack Henry a émis une règle :
“vous êtes des amateurs mais avec une conscience de
professionnels”.
-
Le choix du répertoire : de la comédie et principalement
du “boulevard” car selon lui : “Les gens
qui ont passé leur semaine au travail au milieu des
emmerdements de la vie, s’ils sortent veulent se divertir et
rien d’autre”. C’est une philosophie qui a fait
ses preuves puisque les salles sont partout abondamment remplies.
-
L’ambiance qui règne à l’intérieur
de la troupe, sérieuse au moment des répétitions
et des représentations, mais souvent complètement folle
quand tous se retrouvent pour des sorties ou dans des moments de
décompression.
-
La qualité de jeu qui est présenté au public.
Lorsque des nouveaux arrivent ils se sentent souvent complètement
nuls, ont envie de faire du théâtre mais ne connaissent
rien. Ils débutent dans de petits rôles, ils apprennent
“sur le tas” et au bout de quelques années, ils
ont acquis une telle technique que beaucoup les comparent à des
professionnels dont ils ont en effet les qualités mais... pas
les défauts (le Vedettariat n’existe pas au T.P.P.).
-
La qualité professionnelle de tout ce qui entoure les
comédiens : des décors superbes (ce qui est rare chez
les amateurs), des éclairages et une sono de haute qualité,
et pour tout çà des techniciens qui, pour beaucoup, ont
appris ce travail dans la troupe.
-
Enfin si le metteur en scène est très exigeant avec les
comédiens, ils reconnaissent que ce n’est pas pour
rien, car, après avoir beaucoup travaillé en répétitions
(90 heures sur 3 mois), ils ont le plaisir de donner plus de 30
représentations chaque année devant des publics qui
rient et applaudissent.
Le
T.P.P. c’est un peu l’orgueil de Jack HENRY. Il a dit :
“J’ai bien réussi ma carrière artistique. Avec les professionnels que
j’avais choisis, c’était
relativement facile, mais ma fierté c’est la réussite
d’une troupe d’amateurs. Pour la plupart je les ai vu
partir de zéro et à certains maintenant je donne 20/20.
Mon souhait serait que cela continue quand je serai parti . Il
faut quelqu’un qui ait du caractère, de l’autorité,
des idées, et qui sache faire passer la réussite de la
troupe avant les petites envies particulières de chacun de ses
membres et... ce n’est pas facile”.
Et
il ajoute dans une note d’humour un peu triste :” Dans
49 ans ce sera le centième anniversaire, je pense que je ne
serai plus là, mais j’aimerais bien de là-haut
les applaudir de tout mon coeur”.
50ème anniversaire :
Un
final devant 1.200 spectateurs
www.chez.com/tpp
ATTENTION!
JACK HENRY signale à tous les visiteurs de ce site,
qu'à dater du 21 Mars 2008 il a donné sa démission du
T.P.P. auprès duquel il n'assume plus aucune
responsabilité
plus particulièrement de Mise en
Scène
Par contre il sera toujours à la disposition de troupes
amateurs qui auraient besoin d'aide à la mise en scène
A Bientôt
----------------------------------------------------------
1er anniversaire de mon départ du T.P.P.
Mars 2008 - Mars2009
J'AVAIS RAISON
Pendant 53 ans j'ai dirigé le Théâtre Populaire Pictave.
Pendant 53 ans, mis à part 5 ou 6 personnes (sur environ 450), j'ai
éduqué, formé, parfois "dressé" un peu
rudement des gens qui ne connaissaient rien au Théâtre,
avaient des défauts énormes de diction, se
déplaçaient comme des lourdauds, pour certains
étaient de véritables nullités. J'ai fait germer
la petite graine de talent qu'ils avaient en eux et ne
soupçonnaient même pas. Beaucoup sont devenus des
comédiens de qualité. Je pense donc avoir bien rempli mon
rôle.
J'ai souvent été un peu rude. J'ai revu une ancienne
comédienne qui m'a dit : "Tu te souviens combien de fois tu m'as
fait pleurer ? Mais tu avais raison, avec toi j'ai tout appris."
Je me souviens de ce paysan mal dégrossi. Quand il est
arrivé on a été plusieurs à dire "mais
qu'est-ce qu'on va pouvoir en faire ?". Il est devenu un excellent
comédien, et cette ex-danseuse qui ne savait ni marcher ni
parler et qui est devenue une bonne comédienne... Et bien je suis
fier de ces résultats !
Seulement voilà, si tous sont devenus bons, certains ont vu
leurs têtes gonfler en même temps que leur talent.
Ils n'admettent plus la critique car ils se croient les meilleurs. Ils
n'ont pas compris que dans ce "métier" la qualité
principale est l'humilité et qu'il faut toujours se remettre en
cause.
J'ai fait ce métier du spectacle pendant 35 ans et après
chaque intervention, même si j'avais eu un gros succès, je
recherchais toujours quel avait été mon point faible, car
dans les meilleures interprétations on peut toujours trouver des
défauts à corriger. Et des défauts je m'en
trouvais toujours !
Je me répète, je suis fier de ces résultats, et si
je n'avais pas agi de la sorte, je ne les aurais pas obtenus. J'ai eu raison et ceci jusque dans des détails...
DANS LE CHOIX DES PIECES
En général, c'est moi qui choisissais en dernier
ressort. Une seule fois on m'a forcé la main. Pour faire plaisir
à deux de nos acteurs qui avaient écrit une
comédie on a fait pression sur moi pour que j'approuve ce choix.
J'ai fini par accepter. Je savais que le sujet était quelconque
et les auteurs connaissaient mal la technique particulière
d'écriture pour le théâtre. Résultat une
mauvaise saison avec la perte de clients déçus
C'est l'une des rares fois où j'ai cédé à des pressions et là j'ai eu tort car j'avais raison
UN FESTIVAL: FESTI 86
Je
l'ai monté en 1992 sur la demande et avec l'aide du Conseil
Général. Je dis "je" car pendant tout le temps où
je l'ai dirigé, même si j'avais autour de moi un Conseil
d'administration et, pour l'exécution, 40
Bénévoles je l'ai entièrement conçu et
j'assumais à la fois la direction artistique, tout le
secrétariat, les relations avec les mairies, le Conseil
Général et la presse, ma femme s'occupait de la
trésorerie.
J'avoue que tout ce travail était un plaisir et je le trouvais
relativement facile puique, au cours de ma vie professionnelle, j'avais
monté des milliers de spectacles et d'animations à
travers toute la France et, après 5 ans de retraite...ça
me manquait un peu.
En 92 nous avons fait en 8 représentations...200 entrées
et puis chaque année il y a eu une évolution lente mais
régulière jusqu'à arriver à près de
1.500 spectateurs.
Tout ça devenant trop lourd pour mon âge, j'ai
décidé d'abandonner et c'est à la fin du Festival
2002 que j'annonçais ma décision à la grande
surprise des membres du TPP, des troupes présentes et de la
presse (je n'avais averti que le Conseil Général)
Au cours d'une Assemblée générale, quelques jours
après, des comédiens et comédiennes
décidaient de prendre la suite, formaient un nouveau Conseil
d'administration et se lançaient dans l'aventure. Je leur remis
alors toutes les listes, tous les dossiers, tous les contacts plus une
somme d'environ 15.000 Fr. que j'avais réussi à mettre de
côté. Croyant leur rendre service j'ajoutais;"Je ne veux
plus rien diriger dans ce Festival mais si vous avez besoin de
conseils, d'idées, de contacts, je serais toujours à
votre disposition".
La nouvelle présidente à l'ego surdimensionné, ne
m'a jamais rien demandé et les rares fois ou j'ai osé
émettre une idée elle m'a fait comprendre que
çà ne l'intéressait pas.En voici unn exemple:
La seconde année de son mandat elle décida qu'il fallait
changer les affiches qui, depuis 12 ans étaient les mêmes.
Je suis d'accord elles n'étaient pas belles mais par contre
elles étaient efficaces et le public y était
habitué. A une réunion suivante elle nous présenta
une nouvelle affiche. Je lui dit:"elle est très belle mais elle
se lit beaucoup plus mal que les précedentes". Elle me
répondit: "J'ai décidé que ce serait
celle-là et je ne changerais pas!"
Résultat, dès l'année de l'apparition de ce
nouveau logo il y eut 400 entrées de moins et je pense que
ça n'a jamais été rattrapé. Là
encore j'avais raison.
Je ne crois pas que ce fut la seule cause de cette chute car, si l'on
m'a souvent reproché mon caractère directif, il faut bien
dire que le mauvais caractère de la présidente - ses crises
de colères ressemblant parfois à de l'hystérie -
n'ont rien arrangé surtout quand ça se passait devant le
public.
C'est à cause de l'une de ces "crises" que je me suis cru
obligé de quitter le TPP * .Ce qui m'a le plus vexé c'est
qu'elle avait oublié que, des années plus tôt,
alors qu'elle était sans travail et très
gênée, c'est moi qui par relation lui en ait trouvé
un très bon qu'elle a gardé plus de 10 ans. Je ne
regrette pas d'avoir fait une bonne action, je regrette de l'avoir fait
pour elle. De nouveau au chômage quand j'ai quitté la
troupe, Là elle a perdu car j'avais de nouveau un travail pour
elle. Une autre en a profité.
*
le 21 mars 2008. Je n'ai aucune mémoire des dates mais là
je m'en souviendrai toujours, c'était la veille de mon
anniversaire
CONCLUSION
J'ai passé de merveilleuses années au TPP à faire
ce que j'ai toujours fait au long de ma vie : essayer d'apporter aux
autres ce que j'avais moi-même appris tout au long de ma
carrière. Je l'ai fait à ma façon , il suffit de
voir le résultat.
La seule chose que je regrette c'est ma sortie, et je garde au fond de
moi une sorte de ressentiment pour ceux qui en furent la cause, et une sorte de
dédain pour d'autres qui n'ont jamais su reconnaitre que, sans
mon action, ils ne seraient pas devenus ce qu'ils sont sur le plan
artistique. Ils auraient voulu que je les complimente, mais eux ne m'ont jamais dit "Merci".
Enfin, pour finir sur une note optimiste, Merci du fond du coeur aux
rares personnes de la troupe qui acceptent encore de rencontrer un type
infréquentable qu'on appelle Jack Henry .